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Myriam Blal - Content Creator

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Du contenu authentique

Aktualisiert: 10. Dez. 2017

Kerala : 4 - 11 mai


À 4h du matin, dans une chambre pleine de bestioles, allongée tant bien que mal sur des draps douteux, entre deux sprints en direction de la salle de bains, je médite un peu à mon premier voyage organisé .


L'idée était simple : faire une petite pause du stress organisationnel et se laisser guider par quelqu'un de la région pendant une semaine.


Le résultat a été : un jeune guide faisant de son mieux pour motiver un groupe composé essentiellement de femmes, un emploi du temps chronométré et beaucoup de temps passé dans des transports communs en tous genre.


Bien qu'il ait été agréable de se faire aiguiller sur les mets au restaurant, de découvrir des endroits dans lesquels je n'aurais pas forcément pensé m'aventurer et de connaître le vrai prix des tuk-tuk entre autres, je ne peux m'empêcher de sentir l'ombre du post-colonialisme flotter au-dessus de nos têtes pendant que nous sillonnons les Backwaters en canoë.


Depuis des heures, notre guide nous explique comment vivent les locaux que l'on apperçoit sur les rives faire ce que tout le monde fait : se brosser les dents, aller à l'école, faire la vaisselle, etc. Et voilà qu'instantanément les flashs résonnent à la chaine : une femme qui lave son linge dans le fleuve par-ci, des adolescents qui font du vélo par-là. Le malaise augmente lorsque les enfants nous lancent des “I love you!” le sourire aux lèvres en nous faisant de grands signes de la main.


Finalement, l'absurdité de la situation atteint son paroxysme quand un de ces fameux “Houseboat” nous double avec des touristes à son bord qui prennent des photos de nous... donc des touristes au même titre qu'eux-même... Étrange…


En détournant le regard de ce cirque, j'aperçois sur la rive un vieil homme en jupe blanche traditionnelle de la région sortir son téléphone portable et me prendre en photo l'oeil malicieux.


Et qui est l'étranger de qui maintenant ?

-.-



Aktualisiert: 10. Dez. 2017

Andaman Islands, Havelock et Port-Blair : 12 - 21 mai


Allongée sur le sable blanc, l'écume des vagues turquoises s'échouant contre mes jambes, le soleil matinal et néanmoins puissant bronzant ma peau, je suis seule au monde. Un éléphant prenant son bain accompagné de son maître sont mon unique compagnie.


Les paysages de Havelock ont un charme sauvage : une jungle dense laisse place à de grandes étendues de verdure, puis vient l'océan aux nuances bleues claires à vous couper le souffle.

Ici, la vie se déguste au jour le jour. Les réservations à l'avance de quoique ce soit sont rendues quasi impossibles par une connexion internet disparaissant au moindre nuage dans le ciel.


Une coupure du monde extérieure totalement délicieuse les premiers jours. Mais, comme toute utopie, c'est exactement les éléments qui la rendaient si idyllique, qui finissent par la rendre infernale.


C'est quand vous vous dirigez vers la plage en pleine après-midi profitant d'une accalmie entre deux averses et que l'eau a disparue pour cause de marée basse que vous comprenez que le paradis vous met à la porte…


En effet, une île vidée de ses touristes est également synonyme de saison de pluie, de fermeture de la plupart des établissements et de la réduction des moyens de transport retournant à Port-Blair, le seul aéroport de la région.


Quand la dernière navette de la journée quitte le port, je suis placée dans le siège juste devant les toilettes. En bouquinant, je m'amuse encore des consignes de sécurité données par l'équipage qui ressemblent énormément à celles répétées dans les avions.


Après une demi-heure, mon livre est définitivement rangé au fond du sac, alors que le bateau tangue comme en pleine tempête. Les cafés se renversent, l'équipage soutient les passagers titubant sur le chemin les menant à leur place.


Et la danse des sacs en papier commence : le préposé à cette tâche procède à la distribution et la récupération de ces derniers une fois qu'ils sont pleins. J'ai l'honneur d'avoir le bidon dans lequel il entrepose les sachets usagés juste derrière mon siège, me permettant d'avoir l'odeur en plus du son qui vient des toilettes toutes les deux minutes.


De tous les côtés, les bras se lèvent pour demander des sachets supplémentaires, pendant que je me concentre sur un point bleu immobile au centre du bateau priant pour que personne soit victime d'un accident de parcours au-dessus de mon siège sur le chemin vers les WC.


Un enfer qui durera deux heures sans entracte et qui marquera la fin de notre séjour au paradis.


-.-

Aktualisiert: 10. Dez. 2017

Kolkata : 21 - 26 mai


Assise dans un café s'inspirant de Sprüngli, j'observe un homme visiblement aisé dirigeant les serveurs de gestes de la main approximatifs et d'un seul mot “hello!”.


À l'extérieur, mon nouveau partenaire de route, la pluie, fait son show. Séparé par une vitre, ou probablement par tant d'autres choses, une rangée de personnes assises à même le sol, amaigries et la main tendue, me font face.


J'ai donné des pièces par-ci, des sourires par-là, mais je dois avouer que bien souvent j'ai regardé la misère dans les yeux et j'ai tourné la tête.


J'avais un tas d'excuses : la lâcheté, la honte, le désarroi, la gêne, la peur, etc., mais aucune raison. Je ne savais tout simplement pas quoi faire d'autre.



D'autre part, j'ai également fermé les yeux sur cette habitude des Indiens, ou du moins d'une partie d'entre eux, de tout laisser sortir de soi, quelque soit l'endroit. Les chauffeurs de taxis qui crachent leur mixture rouge sans arrêt. Les conducteurs de rickshaws qui pètent allègrement. Les enfants qui défèquent sur la route. Les hommes qui urinent à tous les coins de rue. Les femmes qui se libèrent le nez en expirant fortement son contenu.


Tout ce qui est entré trouve son chemin vers la sortie sans aucune retenue!


Naipaul parlait de Calcutta comme de “la ville la plus déprimante”, mais moi j'y ai vu de l'espoir.


L'éducation est mise en avant. L'association de Mère Teresa continue à poursuivre son idéal. Les plus grandes marques y ouvrent des boutiques. Et les gens gardent le sourire malgré tout.


À mes yeux, la ville est un condensé de ce que j'ai pu voir en Inde, un bon endroit donc pour lui dire “au revoir”…


Sur le chemin de l'aéroport me montent les larmes, mais je reste suisse et je les retiens.

-.-


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