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  • AutorenbildMyriam Blal

La fin d'un printemps indien

Aktualisiert: 10. Dez. 2017

Kolkata : 21 - 26 mai


Assise dans un café s'inspirant de Sprüngli, j'observe un homme visiblement aisé dirigeant les serveurs de gestes de la main approximatifs et d'un seul mot “hello!”.


À l'extérieur, mon nouveau partenaire de route, la pluie, fait son show. Séparé par une vitre, ou probablement par tant d'autres choses, une rangée de personnes assises à même le sol, amaigries et la main tendue, me font face.


J'ai donné des pièces par-ci, des sourires par-là, mais je dois avouer que bien souvent j'ai regardé la misère dans les yeux et j'ai tourné la tête.


J'avais un tas d'excuses : la lâcheté, la honte, le désarroi, la gêne, la peur, etc., mais aucune raison. Je ne savais tout simplement pas quoi faire d'autre.



D'autre part, j'ai également fermé les yeux sur cette habitude des Indiens, ou du moins d'une partie d'entre eux, de tout laisser sortir de soi, quelque soit l'endroit. Les chauffeurs de taxis qui crachent leur mixture rouge sans arrêt. Les conducteurs de rickshaws qui pètent allègrement. Les enfants qui défèquent sur la route. Les hommes qui urinent à tous les coins de rue. Les femmes qui se libèrent le nez en expirant fortement son contenu.


Tout ce qui est entré trouve son chemin vers la sortie sans aucune retenue!


Naipaul parlait de Calcutta comme de “la ville la plus déprimante”, mais moi j'y ai vu de l'espoir.


L'éducation est mise en avant. L'association de Mère Teresa continue à poursuivre son idéal. Les plus grandes marques y ouvrent des boutiques. Et les gens gardent le sourire malgré tout.


À mes yeux, la ville est un condensé de ce que j'ai pu voir en Inde, un bon endroit donc pour lui dire “au revoir”…


Sur le chemin de l'aéroport me montent les larmes, mais je reste suisse et je les retiens.

-.-


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