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  • AutorenbildMyriam Blal

Un paradis perdu entre deux eaux

Aktualisiert: 10. Dez. 2017

Andaman Islands, Havelock et Port-Blair : 12 - 21 mai


Allongée sur le sable blanc, l'écume des vagues turquoises s'échouant contre mes jambes, le soleil matinal et néanmoins puissant bronzant ma peau, je suis seule au monde. Un éléphant prenant son bain accompagné de son maître sont mon unique compagnie.


Les paysages de Havelock ont un charme sauvage : une jungle dense laisse place à de grandes étendues de verdure, puis vient l'océan aux nuances bleues claires à vous couper le souffle.

Ici, la vie se déguste au jour le jour. Les réservations à l'avance de quoique ce soit sont rendues quasi impossibles par une connexion internet disparaissant au moindre nuage dans le ciel.


Une coupure du monde extérieure totalement délicieuse les premiers jours. Mais, comme toute utopie, c'est exactement les éléments qui la rendaient si idyllique, qui finissent par la rendre infernale.


C'est quand vous vous dirigez vers la plage en pleine après-midi profitant d'une accalmie entre deux averses et que l'eau a disparue pour cause de marée basse que vous comprenez que le paradis vous met à la porte…


En effet, une île vidée de ses touristes est également synonyme de saison de pluie, de fermeture de la plupart des établissements et de la réduction des moyens de transport retournant à Port-Blair, le seul aéroport de la région.


Quand la dernière navette de la journée quitte le port, je suis placée dans le siège juste devant les toilettes. En bouquinant, je m'amuse encore des consignes de sécurité données par l'équipage qui ressemblent énormément à celles répétées dans les avions.


Après une demi-heure, mon livre est définitivement rangé au fond du sac, alors que le bateau tangue comme en pleine tempête. Les cafés se renversent, l'équipage soutient les passagers titubant sur le chemin les menant à leur place.


Et la danse des sacs en papier commence : le préposé à cette tâche procède à la distribution et la récupération de ces derniers une fois qu'ils sont pleins. J'ai l'honneur d'avoir le bidon dans lequel il entrepose les sachets usagés juste derrière mon siège, me permettant d'avoir l'odeur en plus du son qui vient des toilettes toutes les deux minutes.


De tous les côtés, les bras se lèvent pour demander des sachets supplémentaires, pendant que je me concentre sur un point bleu immobile au centre du bateau priant pour que personne soit victime d'un accident de parcours au-dessus de mon siège sur le chemin vers les WC.


Un enfer qui durera deux heures sans entracte et qui marquera la fin de notre séjour au paradis.


-.-

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