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Myriam Blal - Content Creator

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Du contenu authentique

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La nuit est calme et le ciel noir charbon. Depuis la terrasse du palais, la ville semble s’étendre à ses pieds. Trois coups résonnent sur le sol et à chacun d’eux s’illuminent dans le ciel une étoile. Le public retient son souffle. Le spectacle peut débuter.


Un talon bleu électrique foule le sol de l'allée principale. Sur son passage se vident de leurs chaires une série d'agrumes. Les mandarines s’éventrent et se mélangent à la bergamote. La silhouette sculpturale continue son avancée dévastatrice sous le joug de stalactites trônant au-dessus de sa tête. Elle porte une robe bleu roi aux épaulettes sur-dimensionnées, une broche argentée lui souligne la taille. Ses cheveux sont tirés en un chignon strict et ses lèvres couleur sang semblent susurrer des incantations inaudibles.


Derrière elle, une ombre fait son entrée. La démarche tout aussi décidée, mais vêtue cette fois d’un tailleur sombre. Ses lignes sont fluides et épousent les mouvements de l’apparition. La route sur laquelle elle s’avance, ne présente aucune imperfection, elle est aussi lisse que le teint blafard de la silhouette. Sur les côtés, s’élèvent des gratte-ciel imposants d’où s’échappent de grandes et longues branches. D’un seul coup, les bourgeons, qui les parsèment, fleurissent, puis, leurs fleurs se muent en fruits de la passion par-ci, en pêches et en abricots par-là. Un peu plus loin, des haies de patchoulis et de roses surgissent du sol en craquelant le béton sur leur passage.


Pour le dernier acte, le décor change brutalement. Les arbres deviennent des cascades de caramel chaud. La route bétonnée se mue une rivière chocolatée. Les haies se transforment en lianes de vanille. Tout n’est plus que douceur et souvenir enfantin. Entre les barbes-à-papa et les pommes d’amour géantes, on voit apparaître la dernière figure du tableau. La démarche lente et majestueuse. Une femme couverte d’une longue robe en velours pourpre fait son entrée. Un corset en dentelle noir lui maintient sa taille de guêpe. Entre ses mains, au lieu d’une pomme empoisonnée, se niche une étoile bleu taillée dans le cristal.


Les applaudissements grondent, la foule se lève. Les mannequins s’effacent pour laisser place à leur créateur. Thierry Mugler fait irruption dans son monde aux architectures gothiques. La glace, le froid, le noir côtoient la douceur, les fruits et les sucreries de ses souvenirs d’enfance. « Angel » crée le lien entre ces deux facettes du personnage. Un flacon bleu métallisé qui recèle les fragrances secrètes de sa plus tendre enfance. Les sorties au parc d’attraction. Les goûters chez sa mère-grand. Les fêtes foraines et leurs bonbons. « Angel », un ange aux allures de sorcière tout droit sortie du conte de fée de Blanche-neige. « Méfiez-vous des anges… » Un monde moderne teinté de fantaisie, dans laquelle les flacons de parfum ressemblent à des fioles de potion magique et où l’achat d’une fragrance devient le rite initiatique pour entrer dans une communauté fermée et mystérieuse : le Cercle de Thierry Mugler. Une collectivité qui ouvrirait la porte des mystères et des secrets du créateur. Une femme nouvelle à l’odeur gourmande et orientale. Un accord tout à fait insolite et très caractériel. Une trainé de poudre magique qui marque le passage de celle qui la porte.


Au moment où l’astre renvoie son jus, une pluie d’étoiles filantes vient se déposer sur la peau encore vierge de la jeune profane. Ces éclats ne la quitteront plus jusqu’au coucher du soleil et quand elle reproduira le rite le lendemain et tous les jours qui suivront, elle sera devenu une femme «Angel», une de plus parmi nous.

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"Je veux un parfum artificiel, je dis bien artificiel, comme une robe, c’est-à-dire fabriquée. Je suis un artisan de la couture. Je ne veux pas de parfum à odeur de rose, de muguet, je veux qu’il soit composé."


Alors que sa main griffonne, raye, dessine avec fougue sur du papier vierge, Ernest Beaux entend les mots de cette commande tourbillonner dans sa tête.


"Un parfum de femme, à odeur de femme. Car une femme doit sentir la femme, et non la rose.”


Comment créer une fragrance artificielle qui viendrait orner tout naturellement le plus grand nombre de femmes au monde? Une robe ne se porte pas de façon aussi intime qu'un parfum, elle ne peut pas changer du tout au tout selon qui la porte. Le mauvais accord d'un parfum ne se voit pas aussi instantanément que celui d'une robe ratée, mais les dégâts peuvent être bien plus importants.


Les idées du parfumeur sont encore brouillées par le souvenir du froid extrême de sa Russie natale et de la guerre dont il vient tout juste de rentrer. Il se met en tête de créer une odeur à la hauteur de ces dames en ne sélectionnant que les produits les plus rares et les plus nobles du marché. Dans son laboratoire, se mélangent des effluves de rose, de jasmin, d'ylang-ylang et de bois de santal. Mais tout cela lui semble être bien trop lisse…


Qui qu'a vu Coco? La taverne ne désemplissait plus. Les filles de joie comblaient de leur présence leur client pour la nuit. Les chopes de bière s'entrechoquaient. Mais au cœur du vacarme, on décelait deux jeunes filles chantonnant à qui pouvait encore les entendre un air populaire.


Qui qu'a vu Coco? Le voile venait de tomber sur les pavés, laissant apparaître le nom de « Chanel Modes » sur la vitrine du petit commerce. Grâce à son « Boy », Coco avait enfin sa propre enseigne, 21 rue Cambon à Paris. Au milieu de cette mode du « trop », Coco affichait la mode du « moins », ou celle du « pauvre », comme elle sera souvent qualifiée. Dans le monde du théâtre et de la mode, elle se distinguait par sa simplicité et son style épuré. C'était une veuve noire entourée de meringues bariolées. Sous ses mains de couturière, les corsets explosaient pour laisser place à une taille flottante. Les plumes disparaissaient pour ne faire apparaître que de simples chapeaux sans fioritures. Et le jersey utilisé principalement sur les sous-vêtements masculins s'affichait librement sur des tailleurs féminins…


Des aldéhydes! Voilà ce qui donnerait du relief à toutes ces fleurs! Quelques gouttes versées et les tonnes de jasmin de la production de Grasse prennent leur envol. La fragrance ne sent plus les fleurs, les aldéhydes ont brouillé les pistes et donnent au parfum tout son mystère. Aucune fleur ne peut désormais réellement être décelée. Ça sent enfin la Femme, aucune en particulier, mais chacune d'entre elles peut s'y reconnaître. Les échantillons sont triés en deux groupes. « 1 à 5 » et « 20 à 24 ».


"Je présente ma collection de robes le 5 du mois de mai, le cinquième de l’année, nous lui laisserons donc le numéro qu’il porte et ce numéro 5 lui portera bonheur."


Pour accompagner ce nom simpliste, on fabrique un flacon des plus épurés. Pas de fioritures, de courbes inutiles. Une étiquette noire et blanche rappelant les couleurs fétiches de sa créatrice vient couvrir le jus couleur or du parfum…


Coco Chanel déambule dans les rues de Paris parfumée au N°5, bien avant son lancement. Les femmes l'envient, les hommes sont séduits. Mais le parfum n'est pas encore en vente, avant l'offre, il y eut la demande. Le succès ne se fît de ce fait point attendre.


Après avoir été libérées des corsets qui les oppressaient, les femmes se voient maintenant vêtues, grâce à Chanel, du plus léger des apparats, mais pourtant du plus important: une odeur de femme. Un parfum qui marque sa génération et bien plus encore. Alors que Mlle. Coco conseille aux femmes de se parfumer là où elles souhaitent être embrassées, Mlle. Monroe révèle au monde que la nuit, elle ne porte que deux gouttes de N°5.


Assise au fond d'un fauteuil, une veste de tweed nonchalamment posée sur l'accoudoir, Mademoiselle Chanel laisse échapper un nuage de fumée de ses lèvres entrouvertes. Ses cheveux courts s'enroulent autour de ses longs doigts qui n'ont plus que la peau sur les os. Sa petite robe noire droite contribue à lui donner ce style androgyne, garçonne qui transcende toutes ses créations. Le regard est perçant et affirmé.


Une main de fer dans un gant de velours.


Persuadée que la mode doit descendre dans la rue, mais ne pas en venir, la mode « hippie » des années 70’ bouleverse ses convictions.


Pourtant, Coco Chanel campera sur sa vision de la mode jusqu'à la fin. Dans un dernier geste, la couturière la plus importante du début du XXème siècle éteint les cendres de sa cigarette. "La mode se démode, le style jamais."

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Le zapping de l’amour


En naviguant sur internet, je suis frappée du nombre de publicités pour les sites de rencontre qui s’affichent sur mon écran. Comme si c’était devenu un produit de consommation comme un autre.


Plus le temps de jouer au jeu de la séduction et d'apprendre à se connaître, les célibataires des années 2010 et des poussières veulent faire du shopping de partenaire.


Selon leur envie du moment, ils choisiront leur arme : une application pour les one shot, une autre pour les célibataires « avec niveau » prêts à s’engager ou encore une pour trouver son (sa) prochain(e) amant(e) qui viendra pimenter un mariage un peu trop calme.


Dans une société où “le temps, c’est de l’argent”, les personnes seules semblent avoir besoin de techniques rentables, efficaces et ciblées pour trouver leur moitié.


Un peu de temps à tuer entre le travail, le sport et la vie sociale?

Balaye en quelques secondes les portraits de potentiels amants de droite à gauche en te basant sur une série de clichés!


Comme de nos jours, tout se vend et s’achète, les êtres humains se placent maintenant eux-mêmes sur l'étalage.


La promotion de soi se fait grâce à un choix stratégique de selfie : une de loin et une floue pour les plus mystérieux, une à moitié-nu et une avec des signes apparents de richesses sans équivoque pour les plus matériels ou encore une avec des chats/enfants/personnes âgées dans le cadre exotique d’une photo de vacances pour refléter l'aventurier au coeur tendre.


Il s’agit de mettre en avant ses USP (« unique selling points ») en quelques dixièmes de secondes afin de signifier clairement à la femelle ou au mâle qui nous sommes, ce que nous pouvons apporter et ce que nous recherchons.


En somme, la recherche du matching partenaire s’apparente de plus en plus à la recherche du parfait emploi: nous avons un très court instant pour éveiller l’attention, l’intérêt, le désir et l’action du clic.


Alors tout ça n’est qu’un banal système d’AIDA ?

Tout commence par la mise en ligne de son profil, comme pour son CV, il se doit de vous mettre en valeur non seulement par votre photo, mais également par vos spécificités, vos hobbys et votre expérience.


Êtes-vous bon(ne) cuisinier(ère)? Êtes-vous sportif(ve)? Êtes-vous bon(ne) amant(e)?


Les RH (Receveurs Hardis) doivent pouvoir cerner votre profil en quelques instants et estimer si vous seriez compatibles à leurs attentes.


Une fois que vous avez été invité(e) à un entretien, il faut pouvoir expliquer vos périodes de chômage relationnel, mettre vos atouts en avant et répondre à la fameuse question piège : où est-ce que vous vous voyez dans 10 ans?


La période après l’entrevue est particulièrement délicate. Il s’agit de se montrer intéressé(e), mais pas trop, présent(e), mais pas trop, désinvolte, mais pas trop…


Finalement, remercier son interlocuteur du moment passé en sa compagnie, sans paraître désespéré(e) d’avoir le poste.


Et quand arrive la signature du contrat, les termes restent parfois flous, les durées indéterminées et les conditions sont à négocier régulièrement.


Mais les réponses négatives sont nombreuses et mettent toujours un grand coup à la confiance en soi des candidats.


Car pour les “looseurs” de l’amour qui cherchent encore activement leur prochain CDD (ou CDI pour les plus optimistes), il n’y a plus qu’une et unique option : la persévérance!


Ne dit-on pas : “tout vient à point à qui sait attendre”…


C’est très bien les proverbes d’une autre époque, mais moi, je suis gentillement “bien cuit”, limite “oublié sur le feu” même!

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