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Myriam Blal - Content Creator

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Du contenu authentique


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Poison…

-Mange, mon enfant, mange !

La jeune fille est hypnotisée par la pomme bien mûre que lui tends la sorcière. Ses lèvres s’entrouvrent et le piège se referme. La Belle s’endort pour l’éternité.

Le fruit, à peine entamé, tombe sur le carrelage et laisse échapper son venin. Sa couleur pourpre entache le sol. Les nuages de tubéreuses et fruits rouges overdosées embaument la maisonnette. S’envolent par la fenêtre emportés par le vent, des notes de miel, de cannelle et de coriandre. Un cortège de senteurs qui s’en vont en direction des mines de charbon. Le funeste message est arrivé à destination dans ses dernières notes d’opoponax. Les sept fidèles compagnons de la Belle endormie savent désormais qu’elle est en danger.


Tendre poison…

Le Prince, lui, le cœur léger, galope à travers les bois. Le vent lui amène une brise parfumée de vanille et de fleur d’oranger. Un tendre poison qui l’entraîne sur le chemin de sa promise. Aussi imprévisible que l’amour, la subtilité du santal et des fruits rouges l’embrasse et le transporte.


Hypnotic poison…

-Dis-moi, mon beau miroir, qui est la plus belle en ce royaume ?

-Vous, ma Reine ! L’amande amère parfume votre cou. Le jasmin et la vanille qui se dégagent de votre peau en étourdirait plus d’un. Et l’empreinte musquée que libère votre passage, hypnotise chacun de vos sujets. Votre charme, semblable à un philtre magique, envoûte autant qu’il marque.


Pure poison…

Le Prince arrive dans une clairière tapie d’agrumes. Oranges, mandarines et bergamotes l’accompagnent sur le chemin du tombeau de verre. Alors qu’il ouvre le couvercle, s’en échappe des notes de gardénia. Dans la lumière blanche de la clairière, le Prince éveille sa douce d’un baiser.

Au réveil, la jeune femme jette un regard rempli d’égard et d’attention à son Prince. Mais une lueur d’audace persiste au fond de ses yeux. Elle ne tarde pas à enfourcher la monture de son sauveur et à s’enfuir dans une dernière nuée de roses et de patchouli.


Midnight poison…

Pendant ce temps là, de l’autre côté du royaume, une autre femme fait tourner la tête d’un prince de son parfum envoûtant.

Elle est de ces femmes qui ne se possèdent pas, mais se font désirer. Sur l’herbe humide, elle oublie une chaussure de verre aux reflets bleutés, seul souvenir laissé à son prétendant.

Il est minuit. Les cloches sonnent la fin du conte de fée.


Pourpre, vert, rouge, blanc et bleu.

Poison, Tendre poison, Hypnotic poison, Pure poison et Midnight poison se succèdent, mais ne se ressemblent pas.

Quand le « New Look » de Christian Dior fait son apparition dans le monde de la parfumerie, il étonne et détonne. Sa saga des « Poisons » est un hymne à chacune des séductrices qui sommeillent en nous. De la femme fatale et diabolique à la jeune fille naïve et effarouchée. Leur point commun reste la séduction à outrance, ce pouvoir d’attraction dangereux, qui empoisonne.

« Je suis devenu parfumeur pour qu’il suffise de déboucher un flacon pour voir surgir toutes mes robes, et pour que chaque femme que j’habille laisse derrière elle le sillage du désir. »

-.-

Aktualisiert: 10. Dez. 2017


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Entre l´Uetliberg et la Sihl, presque plus en ville, mais pas encore en pleine nature, le Kreis 3, ou encore Wiedikon, est un quartier de mélanges et de surprises.


En descendant de ma petite colline, je quitte un paysage presque campagnard avec des maisonnettes, de la verdure un peu partout, des bambins sur leur vélo en route pour l´école et le brouillard du petit matin. Pour plonger dans une ambiance de village avec un bar à l’angle qui semble s’être figé dans les années 80 et son propriétaire aux airs de motard qui grille quelques cervelas sur la terrasse de son établissement.


Quelques pas encore, et c’est l’atmosphère citadine qui prend le dessus ! Un tram qui manque de m'écraser, des banquiers pressés qui se bousculent dès le matin et le passage piéton qui me stresse avec ses quelques secondes pour traverser avant de voir la menace du bonhomme orange apparaître.


Aux coins des ruelles, on découvre une boulangerie aux délicieux «Schoggi-gipfeli» tout droit sortis du four, des commerces insolites, telle qu’une fleuriste qui sert le café en prime ou encore un tatoueur qui, parfois, s’improvise coiffeur.


Ce brassage se retrouve également dans la population du Kreis 3 : en sortant de l’un des géants supermarchés orange du quartier, on peut passer devant une immense glacière devant laquelle deux enfants se chamaillent en turc pour savoir quelle glace sera emportée à la maison. Sur le trottoir d´en face, on peut croiser des silhouettes noires et blanches, avec de hauts chapeaux austères et deux boucles de cheveux tombant devant les oreilles. En tournant la tête, on croise le regard d’une mère de famille en perruque discrète qui essaie de tenir ses petits monstres en culottes-courtes d’un autre temps.


Il est étonnant de constater que certaines minorités sont représentées fièrement et sans complexe au quotidien, vivent entre elles et se créent un monde bien à part en périphérie du reste et cela sans que personne ne se sente dérangé ou envahi. Chacun, bien au contraire, est plutôt ravi et intéressé par ce melting-pot.


Alors que d’autres groupes minoritaires sont représenté en boucle sur les écrans de Zürich HB comme une masse de souliers noirs piétinant le drapeau de la Confédération, des moutons noirs devant en être expulsés ou encore des envahisseurs religieux…


Il faut croire que la philosophie des beaux mélanges surprenants et enrichissants du Kreis 3 peinent encore à en dépasser ses frontières.


Daumen drücken !

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Aktualisiert: 10. Dez. 2017


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Bien que les deux concepts partent du même postulat que “l’autre” est par essence différent de “soi”, le premier y voit du charme, alors que le second le perçoit comme une menace. Toutefois, l’un comme l’autre sous-entend un rapport de pouvoir et de hiérarchie entre le “Nous” et le “Eux”. C’est généralement l’Occident, présenté d’office comme la norme, qui pose un regard suspicieux et/ou curieux sur le reste du monde.

Mais alors qui est le grand méchant ? Y’en a-t-il un pire que l’autre ? Où est-ce que les jugements de valeur quant à ces deux principes sont totalement superficiels et l’important est surtout d’avoir conscience de ce qu’ils sont et la manière dont ils s’expriment dans la vie de tous les jours ?

«L’exotisme est quotidien» - Georges Condominas

A la base du processus d’exotisation, on trouve d’abord le besoin de construire une altérité. Cette construction de “l’Autre” se veut totalement différente du «Nous». Une distinction qui revient actuellement dans les discours qu’ils soient politiques, médiatiques ou encore artistiques, comme le cinéma, la littérature et le théâtre qui reproduisent cette dichotomie entre «Eux» et «Nous».

De part sa promotion d’une vision pittoresque et attractive de l’Autre, l’exotisme a aussi largement contribué à la mise en tourisme du monde et à l’exotisation de régions «reculées», comme l’Océanie, l’Amérique centrale et du Sud, l’Asie, l’Afrique et le Moyen-Orient, enfin bref tout ce qui n’est pas le nombril normatif du monde : “l’Occident”.

Un tourisme à l’arrière-goût de colonialisme qui est d’ailleurs de plus en plus remis en question avec la promotion de voyages humanitaires, de volontariat, d’éco-tourisme, de work&travel, etc.

Le voyageur en quête d’exotisme cherche un monde totalement différent du sien et une confrontation avec un “Ailleurs” dont il se distingue et qu’il regarde avec curiosité et intérêt malgré une condescendance latente qui ne le quitte pas et rappelle l’asymétrie du pouvoir entre l’objet et le sujet de l’exotisme.

Malgré ces alternatives, le tourisme «exotique» ne perds pas de son attrait. En effet, la mode est aussi aux «Exotic Tours», des opérateurs de voyage qui veulent promouvoir le spectacle de “l’Exotisme” et de “l’Ailleurs”. Ce genre de tourisme s’inscrit dans ces envies d’aventures et de dépaysement que peuvent promouvoir certaines émissions de télé-réalité comme «Pékin Express», «Rendez-Vous en terre inconnue», etc.

Parfois, la mise en scène de “l’Ailleurs” peut mener à des situations quelque peu absurdes, comme ces «Favela Tours» au Brésil ou les “Slums Tours” en Inde qui proposent une immersion dans les bidonvilles avec des “locaux” comme guide. Un spectacle de “l’Ailleurs”, qui devient celui de la misère et de la pauvreté par des Occidentaux en quête d’aventure. Les participants à ce genre d’activités vous racontent après à quel point les bidonvilles sont bien organisés, la population débrouillarde et les enfants rachitiques, mais si souriants.

Autre exemple, dans le jeu «Pékin Express», après être arrivé dernier lors de l’étape précédente, l’équipe perdante reçoit un «handicap» qu’elle doit amener jusqu’à la fin de l’étape suivante si elle ne veut pas être éliminée. «L’handicap» en question est une jeune femme en tenue traditionnelle péruvienne et ces deux oiseaux en cage…

L’exotisme est donc effectivement un processus répété souvent sans s’en rendre compte et qui peut se retrouver dans un certains nombres de contextes très différents les uns des autres.

Malgré les nouvelles technologies et les modes de transports qui rendent «l’Ailleurs» plus aussi lointain que cela, l’exotisme reste un sujet d’actualité et un mécanisme qui se répète au quotidien.

Petite leçon d’Histoire…

En géographie, la vision de l’exotisme s’inscrit dans une perception du monde postcoloniale. Venu du mot grec « exôticos », le mot “exotisme” fait référence à ce qui est “étranger” ou “extérieur”. Mais les questions qu’engendrent cette définition sont les suivantes : étranger pour qui ? Par rapport à qui ? Dans quel contexte ? Et quels sont les effets d’une telle vision ?

L’adjectif «exotique» est utilisé la première fois par Rabelais dans le « Quart Livre » en 1552. A ce moment là, le terme fait référence à des objets ne faisant pas partie de la civilisation de la personne qui l’emploie. On y attache également une notion de voyage et de distance avec ce qui est exotique.

Dans la notion d’exotisme, se chevauchent les notions géographiques et historiques. Elle fait donc référence à un voyage dans le temps et dans l’espace. On parle dans un premier temps de faune et flore exotiques, puis de régions. Ensuite, ce sont les décors qui deviennent exotiques donnant son caractère «mis en scène» à l’exotisme. Finalement, les mœurs, l’art, ainsi que les peuples deviennent aussi exotiques.

Après l’émergence de l’adjectif «exotique» dans un contexte de découverte de nouveaux continents, le substantif «exotisme» n’apparait qu’en 1845. On distingue deux types de définition du mot : «ce qui est exotique» et le «goût pour ce qui est exotique».

Avec cette notion de l’exotisme, se superposent deux sortes de distances. D’une part, il y a la distance matérielle, c’est-à-dire qu’il est fait référence à ce qui est loin. Ensuite, on observe aussi une distance symbolique, celle de la «bizarrerie». Un objet exotique est donc “étrange” et “étranger”.

La question de la distance suppose tout de même un eurocentrisme, jamais précisé, mais qui semble présenté comme évident et universel. En effet, l’idée de lointain dépend de l’endroit d’où se place le locuteur et de la norme qu’il représente. Ensuite, l’idée de «bizarre» sous-entends, là encore, une norme dominante à laquelle l’objet est comparé. On est alors face à un enchevêtrement d’une vision eurocentriste et ethnocentriste. L’exotisme tient de ce fait à la qualité du regard que l’on pose sur l’objet en question. Ce qui est vu comme exotique, c’est-à-dire lointain et étrange, l’est d’un point de vue européen et occidental.

Cette imposition de la vision européenne au reste du monde est un phénomène sans précédent et qui engendre une asymétrie du pouvoir et surtout une auto-détermination des populations exotiques en tant que tel.

Pour conclure, l’exotisme de même que le racisme est un rapport à “l’Altérité” dans lequel le “Nous” prime sur “l’Autre”, mais pour le premier, “l’Autre” est valorisé dans sa différence et regardé pour cette dernière. D’une perspective exotique, “L’Autre” est regardé avec curiosité, intérêt, surprise, mais aussi avec de la condescendance. Une asymétrie persiste dans le sens où le “Nous”, reste quand même supérieur. Le racisme, lui, a une attitude hostile systématique à l’égard de “l’Autre”.

Donc, quand on attérit à Samoa et qu’on s'extasie sur les vêtements colorés aux imprimés floraux, la limitation à 40 km/h sur les routes, les “fale” (sorte de cabanes de plage) le long des côtes et le “rythme lent” du quotidien, on porte un regard exotique sur cette “altérité”. Les Samoa nous paraissent “étrangers”, “étranges” et on a cette réflexion totalement condescendante et clichée qui revient sans cesse : “ils sont tellement heureux et souriants, alors qu’ils n’ont rien.”

Par contre, le racisme, c’est plutôt ce qu’on peut lire sur les réseaux sociaux depuis le début de la crise syrienne… Les citer ne serait que leur donner du crédit, je m’abstiendrai donc, mais on a tous en tête un commentaire de ce genre.

De plus, le noir et le blanc sont des concepts inexistants dans la nature, car elle n’est faite que de perceptions de couleurs.

Le “moi” et les “autres” ne sont, à mon sens, que de pures constructions humaines qui, au même titre que, pêle-mêle; les continents, la morale, le genre, etc., sont des concepts qui n’attendent qu’à être déconstruit.

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Sources :

https://www.youtube.com/watch?t=207&v=tBHMzCOn2Sk

https://www.cairn.info/revue-hypotheses-2008-1-page-15.htm

Fléchet A. (2007), « L’exotisme comme objet d’histoire », Hypothèses, pp. 15-26.

Gauthier L. (2008), « L’Occident peut-il être exotique ? De la possibilité d’un exotisme inversé », Le Globe, n°148, pp. 47-64.

Staszak J.-F. (2008), « Qu’est-ce que l’exotisme ? », Le Globe, n°148, pp. 7-30.

Staszak J.-F. (à paraître), « La construction de l’imaginaire occidental de l’Ailleurs et la fabrication des exotica – l’exemple des koi moko maoris », Herniaux D. y Lidon A (dir.), Geografia de los imaginerarios, Barcelon/Mexico, Anthropos/Universidad Autonoma Metropolitana Iztapalapa, pp. 1-40.

Todorov T. (1989), « Nous et les autres : la réflexion française sur la diversité humain », Seuil, Paris, pp. 355-362.

Urbain J.-D. (2002), « L’idiot du voyage », Petite Bibliothèque Payot, Paris, pp. 265-270 et 283-295.

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