Entre l´Uetliberg et la Sihl, presque plus en ville, mais pas encore en pleine nature, le Kreis 3, ou encore Wiedikon, est un quartier de mélanges et de surprises.
En descendant de ma petite colline, je quitte un paysage presque campagnard avec des maisonnettes, de la verdure un peu partout, des bambins sur leur vélo en route pour l´école et le brouillard du petit matin. Pour plonger dans une ambiance de village avec un bar à l’angle qui semble s’être figé dans les années 80 et son propriétaire aux airs de motard qui grille quelques cervelas sur la terrasse de son établissement.
Quelques pas encore, et c’est l’atmosphère citadine qui prend le dessus ! Un tram qui manque de m'écraser, des banquiers pressés qui se bousculent dès le matin et le passage piéton qui me stresse avec ses quelques secondes pour traverser avant de voir la menace du bonhomme orange apparaître.
Aux coins des ruelles, on découvre une boulangerie aux délicieux «Schoggi-gipfeli» tout droit sortis du four, des commerces insolites, telle qu’une fleuriste qui sert le café en prime ou encore un tatoueur qui, parfois, s’improvise coiffeur.
Ce brassage se retrouve également dans la population du Kreis 3 : en sortant de l’un des géants supermarchés orange du quartier, on peut passer devant une immense glacière devant laquelle deux enfants se chamaillent en turc pour savoir quelle glace sera emportée à la maison. Sur le trottoir d´en face, on peut croiser des silhouettes noires et blanches, avec de hauts chapeaux austères et deux boucles de cheveux tombant devant les oreilles. En tournant la tête, on croise le regard d’une mère de famille en perruque discrète qui essaie de tenir ses petits monstres en culottes-courtes d’un autre temps.
Il est étonnant de constater que certaines minorités sont représentées fièrement et sans complexe au quotidien, vivent entre elles et se créent un monde bien à part en périphérie du reste et cela sans que personne ne se sente dérangé ou envahi. Chacun, bien au contraire, est plutôt ravi et intéressé par ce melting-pot.
Alors que d’autres groupes minoritaires sont représenté en boucle sur les écrans de Zürich HB comme une masse de souliers noirs piétinant le drapeau de la Confédération, des moutons noirs devant en être expulsés ou encore des envahisseurs religieux…
Il faut croire que la philosophie des beaux mélanges surprenants et enrichissants du Kreis 3 peinent encore à en dépasser ses frontières.
Daumen drücken !
-.-
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