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Myriam Blal - Content Creator

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Du contenu authentique

Buenos Aires: 6 - 12 et 16 - 22 mars


Mes yeux qui balayent l'ensemble du centre commercial d'éléctronique alors qu'une porte opaque vient de se refermer derrière moi. Mes doigts cherchent instinctivement la petite pochette cachée sous ma robe.

Tout est là. D'un pas rapide, je disparais dans la foule de l'avenue Florida.


Je viens de sortir de chez mon dealer d'argent. Face à la forte inflation, c'est effectivement au marché noir que je change mes dollars contre des pesos argentins.


En me promenant dans les rues de Buenos Aires, j'ai l'impression de faire connaissance avec quelqu'un que j'aimais déjà avant de le rencontrer. Chaque bâtiment, magasin, bar ou restaurant ne font que confirmer ce que je pensais: la ville m'enchante!


Elle a ce flair européen mêlé à une partie de la culture sud-américaine.


La cité me rappelle mes amis qui y ont vécus. Je ne sais pas si c'est eux qui ressemblent à Buenos Aires ou si elle a déteint sur eux, mais à chaque coins de rue, je sens leur présence. Je les imagine déambuler au milieu des gens et ils vont si bien dans le décor.


Il semblerait que ses visiteurs laissent une empreinte dans cette ville et de la même façon, elle les marque de son charme et son atmosphère.


J'espère garder le souvenir de son énergie encore longtemps et y regoûter tout bientôt…


Car je n'ai rien vu de Buenos Aires.




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Punta Del Diablo, Valizas, La Paloma, Punta del Este et Montévideo: 22 mars - 4 avril


Uruguay est le parfait dernier pays de ce tour du monde: petit, moderne, calme, sûr et avec de très bons moyens de transport.


Ces deux semaines au bord de l'Océan atlantique ont été d'une tranquilité délicieuse.


Un apaisement bienvenu avant le stress du retour et la question que j'ai toujours évitée m'obsède: et maintenant?


Après la réalisation de son plus grand rêve, qu'est-ce qu'on fait?


Je suppose qu'on continue à rêver toujours plus grand et en gardant à l'esprit la plus importante leçon de cette année: rien n'est impossible. Le système “métro-boulot-dodo” n'est de loin pas le seul modèle de vie et sûrement pas le plus épanouissant.


On me dit que le retour “à la réalité” sera dur, mais la réalité est ce que j'ai vu pendant un an: des familles vivant sur le bord des rails, un culte à la blancheur des femmes asiatiques, des jeunes européens vivant le grand frisson sur la côte est de l'Australie ou encore un quotidien en Amérique latine conscient que chaque jour peut être le dernier et que le danger frappe sans prévenir.


La “dure réalité” est donc bien éloignée de ce monde occidental aseptisé qui donne accès à une éducation, un système de santé accessible à tous, des taux de chômage relativement bas et une consommation qui nous parait si naturelle. Une bulle de confort au milieu du “vrai” monde.


Il s'agit simplement de remettre les choses en perspective: nous sommes la décadente minorité qui se prend pour la norme.


J'espère ne pas me surprendre à l'oublier quand la routine reprendra ses droits.


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Bucarest: 10-17 novembre 2015


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Toujours pousser par la même impulsion : la curiosité, me voici donc à l’aéroport!


Je me languissais de sentir une nouvelle fois le crépitement au fond de mon ventre quand l’avion décollerait. D’entendre les voix des hôtesses réciter leurs consignes de sécurité dans une langue qui me serait totalement inconnue, même si, cette fois, sa mélodie latine me rappelle un mélange de français et d’italien. Et finalement, de partir de l’aéroport de Otopeni sans avoir la moindre idée à quoi pourrait ressembler cette ville de Bucarest.


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La période est particulièrement tendue au vue de l’incendie qui a ravagé un club, il y a à peine deux semaines, et de la démission du premier ministre qui a suivi. Choqué par ce qui est arrivé, le peuple est descendu dans la rue pour que des accidents pareils ne se reproduisent plus. Alors que certains voient l’espoir d’un changement, d’autres ont l’impression d’avoir le choix entre une rangée d’élus corrompus. Quoiqu’il en soit beaucoup d’hommes de pouvoir sont arrêtés et les bars ferment les uns après les autres.

Je choisis de commencer par me perdre dans la partie nord de la ville. Sans plan, sans but, juste pour me fondre dans le paysage, observer les gens dans la rue, regarder Bucarest vivre et respirer, afin de me laisser aller à son rythme.


Frappée par le nombre de bâtiments aux airs parisiens, j’apprends que la Roumanie entretient une relation particulière avec la France et que l’on appelait Bucarest même le “Petit Paris” entre les deux guerres.



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Un des créateurs de French Revolution, un magasin d’éclairs réputés les meilleurs en ville, me raconte que cette influence se retrouve notamment dans le goût prononcé des Roumains pour les pâtisseries françaises, le café sous toutes ses formes et le bon vin. Le pays compte d’ailleurs parmi les 15 plus grands producteurs de vin au monde.



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Contrastant avec cette architecture très “vieille France”, je pose mes yeux sur des blocs communistes totalement identiques, témoins d’un pan plus récent de leur Histoire: le régime dictatorial de Ceaușescu de 1945 à 1989.


Une période qui fait passer une ombre sur le visage de chaque interlocuteur qui m’en parle.


Les anciens se rappellent des rayons remplis uniquement de 2-3 produits: des chips de crevette asiatiques, de biscuits et du vin mousseux roumain. Ou des queues interminables à espérer des rationnements qui n’arriveraient jamais. Deux heures de télévision par jour avec un seul canal faisant l'apologie du communisme. Des plans de restructuration mégalomane du centre ville de Bucarest. Un palais du parlement devenu le deuxième plus grand bâtiment administratif du monde après le Pentagone et qui représente en même temps tant de sacrifices auxquels la population a été forcée. Les plus jeunes y voient plutôt les vestiges d’une période sombre qu’ils n’ont pas connu ou si peu, mais qui a cependant laissé des marques indélébiles.


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Au charme français et aux immeubles marqués par le communisme, s’ajoute un brin de désinvolture peut-être venant de la culture latine ou alors de l’influence byzantine au 13ème siècle. On perçoit de l’effronterie créative dans la façon avec laquelle les voitures se créent des places de parking un peu partout ou encore par une définition très extensible du concept de ponctualité.


Tant d’éléments qui me ramènent à mes souvenirs de Buenos Aires ainsi qu’à ces paroles du tango écrit par Alfredo Le Pera et qui ne cesse de me hanter.


Volver… / Revenir

Con la frente marchita / Avec le front marqué La nieve del tiempo / La neige du temps Platearon mi sien. / Plaquée sur mes tempes.

Revenir… Peut-être un jour d’été quand les terrasses permettront de s'asseoir à l’extérieur sans avoir à respirer la fumée permanente des cigarettes qui se consumment les unes après les autres à un rythme effréné sur les lèvres des clients.

Sentir… / Sentir…

Que es un soplo la vida / que la vie n'est qu'un souffle, Que veinte años no es nada / Que vingt ans ne sont rien, Que febril la mirada / Que mon regard fébrile, Errante entre la sombra / Errant dans l'ombre, Te busca y te nombra. / Te cherche et dit ton nom.

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Vendredi, alors que je sirotais nonchalamment mes cocktails en faisant la tournée des bars, les souffles d’une centaine d’existences se sont éteintes à Paris au même moment. Combien de regards fébriles ont cherché leurs proches en hurlant leurs noms? Je l’ignore, mais je sais que face à cette violence redondante, ce n’est pas vers la peur et la haine que je veux me tourner, mais bien vers l’urgence de vivre le moment présent.


La réalité de l’insécurité gagne sournoisement une Europe qui en avait oublié jusqu’à son goût. Rien n’est acquis, éternel ou allant de soit, tout change, se fait et se défait.


Si quelque chose vous tient particulièrement à coeur, faites le maintenant. Car nous sommes aujourd'hui, bien plus qu’hier face à des lendemains incertains. Et qui sait quand vous en aurez une nouvelle fois l’occasion…


Vivir… / Vivre…

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