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Myriam Blal - Content Creator

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Du contenu authentique

Aktualisiert: 10. Dez. 2017

-Vous n'avez pas imprimé votre billet?


Non! Dans un monde ultra-virtuel, dans lequel mon téléphone portable peut même payer pour moi, je n'ai pas estimé nécessaire de gaspiller une feuille de papier pour pouvoir embarquer dans une compagnie ultra-low-cost qui pollue déjà la planète avec ses appareils surchargés.


-Non, d'ailleurs après un an de voyage, c'est la première fois qu'on me le demande!


-Très bien, donc je vous laisse vous rendre au guichet à l'autre bout du terminal afin de payer les 40* euros que nous taxons pour votre enregistrement et l'impression de la carte d'embarquement…


Sonnée, je regarde par-dessus mon épaule et je repère au loin en plissant les yeux un stand dernière lequel un “hôte de terre” pianote nonchalamment sur l'écran de son téléphone portable.


-Et je dois me retaper toute la queue d'environ 50 personnes?!


-Oui… Et d'ailleurs, vous n'avez pas de bagage inclus dans votre ticket, donc il vous faudra également l'enregistrer et payer au même guichet.


La mâchoire manque de me tomber. J'étais pourtant sûre d'avoir cliquer sur le bagage en soute parmi les 15 mille étapes qui précèdent l'achat du billet.


-Et combien va me coûter le luxe d'avoir un bagage enregistré?


-40* euros…


Je titube. Cette jeune femme au chignon parfaitement tiré, au sourire totalement niais et à la voix de crécelle va me faire payer plus du prix d'achat de mon billet d'avion pour une pauvre valise et une feuille de papier pas imprimée?!


Je bouillonne et me retiens de lui passer l'envie de me sourire faussement. Après l'avoir fusillé du regard comme il se doit, j'empoigne ma valise et me dirige excédée vers ma ruine.


La lenteur de l'employé que je viens de tirer d'un check approfondi du profil de son nouvel ami Facebook finit de m'achever.


Je puise dans le cash de mon budget vacances jurant par tous les Saints que je ne prendrais plus jamais de compagnie low-cost!


Une fois arrivée à la sécurité, je scrute avec impatience l'espace béni du duty-free et des cafés hors de prix qui est surtout synonyme, en général, de la fin des problèmes et le début de la détente.


Mon bagage à main s'engage dans la mauvaise rangée, celle qui signifie qu'on va passer à la casserole…


-C'est trop grand ça et c'est considéré comme trop liquide.


-Mon pot de pâte à tartiner scellé?! Mais c'est un cadeau!


Je résiste à l'envie de lui arracher le pot des mains d'y plonger un doigt et de goûter cette satanée pâte à tartiner artisanale qui m'a coûté un bras. Je voudrai également lui hurler au visage qu'il me laisse ramener un coupe-ongle et de la vaseline (qui n'est quand même pas si loin de la consistance de cette crème au chocolat), mais pas un produit phare de son pays alors qu'il devrait être fier que je veuille bien l'exporter!


Je pique un sprint pour débouler devant la porte d'embarquement en sueur. J'arrive juste à temps pour entendre l'hôtesse de terre me demander de mettre mon bagage à main en soute parce qu'ils ne sont pas foutu de prévoir assez d'espaces dans ces boîtes à sardine… Et cette fois, c'est gratuit!


Enfin bref, j'ai pris un vol avec une compagnie low-cost.


Une fausse économie d'argent pour une vraie crise de nerfs!


*Les montants sont indicatifs.

-_-


“C’est la base ! Si t’as pas vu ça, t’as rien vu de l’Inde!”


Mes yeux perplexes clignent quelques fois avant de reprendre mes esprits. J’ai passé un mois en Inde, mais d’après mon vis-à-vis, j’ai tout loupé parce que je ne me suis pas plantée dans une queue interminable, aux aurores, pour pouvoir espérer photographier un tombeau grandiose érigé en l'honneur d'un amour perdu sans une foule de monde pour gâcher la photo.


Intéressant…


Déjà parce que je suis persuadée que mon interlocuteur ne connait rien de l’Histoire du Taj Mahal et qu’il aurait simplement souhaité me voir sourire béatement en montrant du doigt le bâtiment sur du papier glacé, mais surtout parce ce que c’est bien réducteur de résumer le 7ème plus grand pays de la planète, le foyer de civilisations parmi les plus anciennes du monde à une seule des 7 nouvelles merveilles du monde depuis 2007.


Ce qui m’a mené à réfléchir au spectacle du tourisme…


Quand vous voyager, ça vous est déjà arriver de vous attendre à un univers bien plus proche d’un fantasme que de la réalité ? Vous vous êtes imaginé monter au Macchu Pichu à dos de lama avec un guide en poncho? Ou vous faire accueillir par des danseuses à moitié nues vous offrant un collier de fleurs à Tahiti?


À l’inverse, ça part de la même idée que ce font les touristes indiens s’attendant à voir partout des sommets enneigés en Suisse comme dans les films de Bollywood ou encore les japonais qui peuvent supposer que le peuple suisse ressemble aux personnages du manga d’Heidi.


Mais alors quel processus mène à trouver étrange, ce qui est étranger?


La construction géographique de l’Altérité se pose sur trois piliers : la dichotomie, la hiérarchie et la stigmatisation.


En gros, on distingue le Toi du Moi, le Moi est supérieur au Toi et sous le prétexte de l’altérité on procède à une différence de traitement.


Deux processus ont lieu simultanément : la construction géographique de l’Altérité et l’Altérité géographique valorisée.


Depuis le XIXème s., on a vu se créer un déterminisme entre “races” et “continents”. De part cette notion de “continent” relativement récente et spécifiquement occidentale, la catégorie raciale a été superposée aux continents et l’un a nourrit l’autre. C’est-à-dire que « l’Afrique » est devenu la Terre des « Noirs », « l’Asie » celle des « Jaunes », etc.


«Le meilleur climat pour la meilleure des civilisations»


C’est bien le sous-entendus du déterminisme environnemental qui participe à la construction géographique de l’Altérité. La géographie a présenté le climat européen comme «tempéré», donc ni trop chaud, ni trop froid. Le reste du monde a des climats dans les extrêmes.


Cette idée s’étend ensuite à la vision qu’on a des peuples qui y vivent. Des peuples “différents”, “sauvages”, “bizarres” et dont le climat extrême limite le “développement”.


Plus on va loin, plus on revient dans le temps


Comme si “l’évolution” se faisait de manière centrée au-dessus de l’Occident et plus on s’éloignait de ce point d’ancrage, moins la modernité et le progrès étaient présents. Donc la construction géographique de l’Altérité prétexte des différences géographiques pour expliquer et justifier des différences culturelles et une hiérarchie des peuples.


Une sorte de domestication de l’Altérité


Il s’agit, tout d’abord, de décontextualiser l’Autre. On procède alors à un déplacement matériel et symbolique. On transporte la «normalité» étrangère dans la norme “dominante” pour en faire une curiosité.


C’est, par exemple, le cas de la «Belle Hottentote» ou des lions aux parcs zoologiques qui sont décontextualiser pour être recontextualiser dans la norme dominante en tant qu’étrange. Ceci prouve le pouvoir du peuple dominant sur l’objet exotique.


Ensuite, on apprivoise l’Altérité à travers des représentations répétées et reproduites de l’exotisme, par le cinéma, la littérature ou le théâtre.


Un objet est exotique s’il est déjà vu et «re-présenté». C’est quelques chose dont on a déjà entendu parlé, que l’on reconnait et qui ne nous fait plus peur, mais au contraire nous rassure.


L’objet exotique n’est donc pas quelque chose que l’on voit pour la première fois, ce n’est pas une découverte mais bien plus une reconnaissance. C’est en fabricant l’Altérité qu’on la rend exotique et pittoresque, c’est-à-dire déjà vu et digne d’être photographiée. Puis, il y a la théâtralisation de l’exotisme.


On mets en scène les objets exotiques, ce qui dénote une disposition matérielle sur les objets et donc un pouvoir sur eux. Cette fabrication de l’exotisme permet de montrer ces objets sans danger et dans le cadre d’une mise en scène non menaçante. Finalement, l’objet exotique se vend et s’achète. Les peuples exotiques sont relégués aux rangs d’objet, de monnaie d’échange que l’on peut marchander et acquérir.

C’était le cas, par exemple, dans les cabinets de curiosités qui montraient des objets dits «anormaux», exotiques.


Un spectacle de l’exotisme


Le sujet voit l’objet d’un point de vue charmant, mais il existe une réelle distanciation avec l’objet et une rupture entre le sujet et ce qu’il regarde. Le sujet regarde l’objet sans vouloir devenir l’Autre, il préfère rester lui-même pour pouvoir ressentir le choc de la différence dans lequel son identité est dominante.


La période de la colonisation est d’ailleurs celle du règne de l’exotisme. L’exploration mets en avant le côté brut de l’Ailleurs. C’est une période de découverte où tout est nouveau, étrange et lointain. Puis, l’exotique a été banalisé avec la mondialisation qui réduit les distances autant symboliques que matérielles.


Mais tout les “Ailleurs” ne sont pas forcément exotiques. L’objet exotique doit être loin, mis en image, charmant et inférieur. Les lieux exotiques sont de vastes ensembles lointains auxquels correspondent des stéréotypes qui les définissent et les rendent attractifs. De part l’eurocentrisme et l’ethnocentrisme de l’exotisme, les contrées exotiques sont les Proche-Orient, le Moyen-Orient, l’Océanie, l’Afrique, l’Amérique du Sud et l’Extrême Orient. L’Amérique du Nord, par exemple, n’est pas exotique parce que c’est un endroit trop moderne et surdimensionnée pour que l’on puisse s’y sentir supérieur et lui porter un regard condescendant.


Tourisme ou l’apparition de nouveaux centre d’exotisation


On peut le constater notamment à travers le tourisme qui se base sur l’exotisme pour faire vendre des destinations lointaines, mais aussi dans le médias qui diffusent des émissions où le sujet est emmené dans un milieu exotique et fait part de ses sensations. On pourrait penser que ce sont là des phénomènes d’exotisme inverse, car ce n’est plus l’Ailleurs qui est recontextualisé dans la norme dominante, mais bien un individu de la norme qui est envoyé dans un Ailleurs à la norme différente. Pourtant, le regard que le sujet pose sur l’objet reste le même. En effet, malgré le mouvement qui s’inverse, le rapport de pouvoir reste le même. Ce n’est pas “l’Occidental” qui est observé par “l’Ailleurs”, mais bien l’Occident qui observe “l’Ailleurs”, cette fois d’un point de vue « interne ».


Afin d’opérer une réelle “désexotisation”, il faudrait pouvoir remettre les choses dans leur contexte. Il s’agit alors de déconstruire l’exotisme en ayant conscience des biais et en se regardant avec le même suspicion que l’Autre, comme Montesquieu le faisait dans ses “Lettres persanes” en 1721. Car il avait bien compris que l’Ici est l’Ailleurs de quelqu’un d’autre et qu’il n’y a aucune raison de ne pas regarder l’un comme l’autre d’un oeil curieux et critique à la fois.

Oui, je sais, je me suis emballée…


-.-


Sources :

Fléchet A. (2007), « L’exotisme comme objet d’histoire », Hypothèses, pp. 15-26.

Gauthier L. (2008), « L’Occident peut-il être exotique ? De la possibilité d’un exotisme inversé », Le Globe, n°148, pp. 47-64.

Staszak J.-F. (2008), « Qu’est-ce que l’exotisme ? », Le Globe, n°148, pp. 7-30.

Staszak J.-F. (à paraître), « La construction de l’imaginaire occidental de l’Ailleurs et la fabrication des exotica – l’exemple des koi moko maoris », Herniaux D. y Lidon A (dir.), Geografia de los imaginerarios, Barcelon/Mexico, Anthropos/Universidad Autonoma Metropolitana Iztapalapa, pp. 1-40.

Todorov T. (1989), « Nous et les autres : la réflexion française sur la diversité humain », Seuil, Paris, pp. 355-362.

Urbain J.-D. (2002), « L’idiot du voyage », Petite Bibliothèque Payot, Paris, pp. 265-270 et 283-295.

Aktualisiert: 10. Dez. 2017


Bien que les deux concepts partent du même postulat que “l’autre” est par essence différent de “soi”, le premier y voit du charme, alors que le second le perçoit comme une menace. Toutefois, l’un comme l’autre sous-entend un rapport de pouvoir et de hiérarchie entre le “Nous” et le “Eux”. C’est généralement l’Occident, présenté d’office comme la norme, qui pose un regard suspicieux et/ou curieux sur le reste du monde.

Mais alors qui est le grand méchant ? Y’en a-t-il un pire que l’autre ? Où est-ce que les jugements de valeur quant à ces deux principes sont totalement superficiels et l’important est surtout d’avoir conscience de ce qu’ils sont et la manière dont ils s’expriment dans la vie de tous les jours ?

«L’exotisme est quotidien» - Georges Condominas

A la base du processus d’exotisation, on trouve d’abord le besoin de construire une altérité. Cette construction de “l’Autre” se veut totalement différente du «Nous». Une distinction qui revient actuellement dans les discours qu’ils soient politiques, médiatiques ou encore artistiques, comme le cinéma, la littérature et le théâtre qui reproduisent cette dichotomie entre «Eux» et «Nous».

De part sa promotion d’une vision pittoresque et attractive de l’Autre, l’exotisme a aussi largement contribué à la mise en tourisme du monde et à l’exotisation de régions «reculées», comme l’Océanie, l’Amérique centrale et du Sud, l’Asie, l’Afrique et le Moyen-Orient, enfin bref tout ce qui n’est pas le nombril normatif du monde : “l’Occident”.

Un tourisme à l’arrière-goût de colonialisme qui est d’ailleurs de plus en plus remis en question avec la promotion de voyages humanitaires, de volontariat, d’éco-tourisme, de work&travel, etc.

Le voyageur en quête d’exotisme cherche un monde totalement différent du sien et une confrontation avec un “Ailleurs” dont il se distingue et qu’il regarde avec curiosité et intérêt malgré une condescendance latente qui ne le quitte pas et rappelle l’asymétrie du pouvoir entre l’objet et le sujet de l’exotisme.

Malgré ces alternatives, le tourisme «exotique» ne perds pas de son attrait. En effet, la mode est aussi aux «Exotic Tours», des opérateurs de voyage qui veulent promouvoir le spectacle de “l’Exotisme” et de “l’Ailleurs”. Ce genre de tourisme s’inscrit dans ces envies d’aventures et de dépaysement que peuvent promouvoir certaines émissions de télé-réalité comme «Pékin Express», «Rendez-Vous en terre inconnue», etc.

Parfois, la mise en scène de “l’Ailleurs” peut mener à des situations quelque peu absurdes, comme ces «Favela Tours» au Brésil ou les “Slums Tours” en Inde qui proposent une immersion dans les bidonvilles avec des “locaux” comme guide. Un spectacle de “l’Ailleurs”, qui devient celui de la misère et de la pauvreté par des Occidentaux en quête d’aventure. Les participants à ce genre d’activités vous racontent après à quel point les bidonvilles sont bien organisés, la population débrouillarde et les enfants rachitiques, mais si souriants.

Autre exemple, dans le jeu «Pékin Express», après être arrivé dernier lors de l’étape précédente, l’équipe perdante reçoit un «handicap» qu’elle doit amener jusqu’à la fin de l’étape suivante si elle ne veut pas être éliminée. «L’handicap» en question est une jeune femme en tenue traditionnelle péruvienne et ces deux oiseaux en cage…

L’exotisme est donc effectivement un processus répété souvent sans s’en rendre compte et qui peut se retrouver dans un certains nombres de contextes très différents les uns des autres.

Malgré les nouvelles technologies et les modes de transports qui rendent «l’Ailleurs» plus aussi lointain que cela, l’exotisme reste un sujet d’actualité et un mécanisme qui se répète au quotidien.

Petite leçon d’Histoire…

En géographie, la vision de l’exotisme s’inscrit dans une perception du monde postcoloniale. Venu du mot grec « exôticos », le mot “exotisme” fait référence à ce qui est “étranger” ou “extérieur”. Mais les questions qu’engendrent cette définition sont les suivantes : étranger pour qui ? Par rapport à qui ? Dans quel contexte ? Et quels sont les effets d’une telle vision ?

L’adjectif «exotique» est utilisé la première fois par Rabelais dans le « Quart Livre » en 1552. A ce moment là, le terme fait référence à des objets ne faisant pas partie de la civilisation de la personne qui l’emploie. On y attache également une notion de voyage et de distance avec ce qui est exotique.

Dans la notion d’exotisme, se chevauchent les notions géographiques et historiques. Elle fait donc référence à un voyage dans le temps et dans l’espace. On parle dans un premier temps de faune et flore exotiques, puis de régions. Ensuite, ce sont les décors qui deviennent exotiques donnant son caractère «mis en scène» à l’exotisme. Finalement, les mœurs, l’art, ainsi que les peuples deviennent aussi exotiques.

Après l’émergence de l’adjectif «exotique» dans un contexte de découverte de nouveaux continents, le substantif «exotisme» n’apparait qu’en 1845. On distingue deux types de définition du mot : «ce qui est exotique» et le «goût pour ce qui est exotique».

Avec cette notion de l’exotisme, se superposent deux sortes de distances. D’une part, il y a la distance matérielle, c’est-à-dire qu’il est fait référence à ce qui est loin. Ensuite, on observe aussi une distance symbolique, celle de la «bizarrerie». Un objet exotique est donc “étrange” et “étranger”.

La question de la distance suppose tout de même un eurocentrisme, jamais précisé, mais qui semble présenté comme évident et universel. En effet, l’idée de lointain dépend de l’endroit d’où se place le locuteur et de la norme qu’il représente. Ensuite, l’idée de «bizarre» sous-entends, là encore, une norme dominante à laquelle l’objet est comparé. On est alors face à un enchevêtrement d’une vision eurocentriste et ethnocentriste. L’exotisme tient de ce fait à la qualité du regard que l’on pose sur l’objet en question. Ce qui est vu comme exotique, c’est-à-dire lointain et étrange, l’est d’un point de vue européen et occidental.

Cette imposition de la vision européenne au reste du monde est un phénomène sans précédent et qui engendre une asymétrie du pouvoir et surtout une auto-détermination des populations exotiques en tant que tel.

Pour conclure, l’exotisme de même que le racisme est un rapport à “l’Altérité” dans lequel le “Nous” prime sur “l’Autre”, mais pour le premier, “l’Autre” est valorisé dans sa différence et regardé pour cette dernière. D’une perspective exotique, “L’Autre” est regardé avec curiosité, intérêt, surprise, mais aussi avec de la condescendance. Une asymétrie persiste dans le sens où le “Nous”, reste quand même supérieur. Le racisme, lui, a une attitude hostile systématique à l’égard de “l’Autre”.

Donc, quand on attérit à Samoa et qu’on s'extasie sur les vêtements colorés aux imprimés floraux, la limitation à 40 km/h sur les routes, les “fale” (sorte de cabanes de plage) le long des côtes et le “rythme lent” du quotidien, on porte un regard exotique sur cette “altérité”. Les Samoa nous paraissent “étrangers”, “étranges” et on a cette réflexion totalement condescendante et clichée qui revient sans cesse : “ils sont tellement heureux et souriants, alors qu’ils n’ont rien.”

Par contre, le racisme, c’est plutôt ce qu’on peut lire sur les réseaux sociaux depuis le début de la crise syrienne… Les citer ne serait que leur donner du crédit, je m’abstiendrai donc, mais on a tous en tête un commentaire de ce genre.

De plus, le noir et le blanc sont des concepts inexistants dans la nature, car elle n’est faite que de perceptions de couleurs.

Le “moi” et les “autres” ne sont, à mon sens, que de pures constructions humaines qui, au même titre que, pêle-mêle; les continents, la morale, le genre, etc., sont des concepts qui n’attendent qu’à être déconstruit.

-.-

Sources :

https://www.youtube.com/watch?t=207&v=tBHMzCOn2Sk

https://www.cairn.info/revue-hypotheses-2008-1-page-15.htm

Fléchet A. (2007), « L’exotisme comme objet d’histoire », Hypothèses, pp. 15-26.

Gauthier L. (2008), « L’Occident peut-il être exotique ? De la possibilité d’un exotisme inversé », Le Globe, n°148, pp. 47-64.

Staszak J.-F. (2008), « Qu’est-ce que l’exotisme ? », Le Globe, n°148, pp. 7-30.

Staszak J.-F. (à paraître), « La construction de l’imaginaire occidental de l’Ailleurs et la fabrication des exotica – l’exemple des koi moko maoris », Herniaux D. y Lidon A (dir.), Geografia de los imaginerarios, Barcelon/Mexico, Anthropos/Universidad Autonoma Metropolitana Iztapalapa, pp. 1-40.

Todorov T. (1989), « Nous et les autres : la réflexion française sur la diversité humain », Seuil, Paris, pp. 355-362.

Urbain J.-D. (2002), « L’idiot du voyage », Petite Bibliothèque Payot, Paris, pp. 265-270 et 283-295.

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