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Myriam Blal - Content Creator

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Du contenu authentique

Punta Del Diablo, Valizas, La Paloma, Punta del Este et Montévideo: 22 mars - 4 avril


Uruguay est le parfait dernier pays de ce tour du monde: petit, moderne, calme, sûr et avec de très bons moyens de transport.


Ces deux semaines au bord de l'Océan atlantique ont été d'une tranquilité délicieuse.


Un apaisement bienvenu avant le stress du retour et la question que j'ai toujours évitée m'obsède: et maintenant?


Après la réalisation de son plus grand rêve, qu'est-ce qu'on fait?


Je suppose qu'on continue à rêver toujours plus grand et en gardant à l'esprit la plus importante leçon de cette année: rien n'est impossible. Le système “métro-boulot-dodo” n'est de loin pas le seul modèle de vie et sûrement pas le plus épanouissant.


On me dit que le retour “à la réalité” sera dur, mais la réalité est ce que j'ai vu pendant un an: des familles vivant sur le bord des rails, un culte à la blancheur des femmes asiatiques, des jeunes européens vivant le grand frisson sur la côte est de l'Australie ou encore un quotidien en Amérique latine conscient que chaque jour peut être le dernier et que le danger frappe sans prévenir.


La “dure réalité” est donc bien éloignée de ce monde occidental aseptisé qui donne accès à une éducation, un système de santé accessible à tous, des taux de chômage relativement bas et une consommation qui nous parait si naturelle. Une bulle de confort au milieu du “vrai” monde.


Il s'agit simplement de remettre les choses en perspective: nous sommes la décadente minorité qui se prend pour la norme.


J'espère ne pas me surprendre à l'oublier quand la routine reprendra ses droits.


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Le dimanche est en général un jour de détente, occasion par exemple de pratiquer ses petites passions du dimanche. Quand ce n'est pas écrire, lire, dessiner ou encore préparer un « Abendessen » pour mes proches, aller au restaurant fait partie de mes « passe-temps » préférés. Quel bonheur quand un ami et moi avons décidé de faire des restaurants, notre tradition du dimanche à Berlin! Alors depuis plus de trois mois, nous allons religieusement chaque dimanche dans un restaurant différent en essayant de quadriller une vaste étendue de quartiers berlinois.


Au début, nous avions également une tradition d'aller dans un musée chaque jeudi, parce que les musées d'État sont « kostenlos » (gratuit) dès 18h le jeudi soir. Sauf que tous les musées les plus intéressants sont privés et chers donc cette tradition est vite devenue obsolète et les visites culturelles sont devenues occasionnelles. Nous avons tout de même visiter une bonne partie du musée Juif qui est extrêmement vaste, le fameux musée Tussauds, le musée Beate Uhse qui est relativement vide le jeudi soir, le mini musée d'Anne Frank, le très bon musée du Mur au Checkpoint Charlie et enfin le musée national d'Histoire. Il ne reste plus que les musées artistiques et nos visites culturelles seront complètes. Mais revenons à notre réelle tradition.


Chaque semaine, je sélectionne un restaurant en essayant de varier les cultures culinaires et le dimanche soir, après n'avoir quasi rien mangé de la journée dans l'attente du repas clé de la semaine, nous nous régalons de mets d'un peu partout dans le monde. Nous avons bien dû faire un petit tour du monde depuis tout ce temps. Entre les sushis japonais, les rodizios brésiliens, les mets orientaux, les tapas espagnoles, les délices indiens, les tortillas mexicaines, les plats au lait de coco asiatiques et l'incontournable cuisine allemande, tout y est passé. Lors de notre expédition pour goûter la cuisine allemande, nous étions relativement anxieux quand à la lourdeur et le goût des mets. Car après avoir passé nos six premières semaines à nous nourrir à la « mensa » de l'université, nous pouvons affirmer que les Allemands adorent les schnitzels et tout ce qui est pannés de manière générale.


La cafétéria, « Mensa » en allemand, est immense et à des stands multiples de soupes sucrées ou salées, de salades, de sandwichs, de « McMensa » (avec les fameuses saucisses accompagnées de frites), de plats aux prix variants entre 1 et 5 euros et finalement aussi un stand de dessert. J'ai d'ailleurs souvent fait le choix de prendre un bon gâteau à trois étages pour accompagner ma triste salade.


Un jour, je m'étais même risquée à prendre une crêpe. Quelle ne fut pas ma surprise de voir la dame chargée de sa préparation plonger plus de cinq fois la spatule dans le pot d'huile et badigeonner ainsi ma crêpe de tous les côtés. Autant dire que je n'ai plus rien pu avaler de la journée! Mais heureusement, pour en revenir à ce fameux dimanche, j'avais choisis de réserver une table dans un restaurant très bien noté sur les différents sites Internet dédiés aux restaurants berlinois et avais remarqué une formule très pratique à savoir des « tapas allemands » à choix. C'est-à-dire un assortiment de 6 ou 9 mini plats allemands, donc d'autant moins de chance de finir avec un estomac plein à craquer de schnitzels. Tout a très bien commencé, un petit restaurant chic et « cosy » dans le quartier de Charlottenburg, décoré dans le style traditionnel mais tout en restant moderne. A notre arrivée, le serveur dépose deux verres de bière en guise de bienvenue.


Le pain présenté avant le repas est excellent, la soupe tomate-orange en entrée est très bonne et quand arrive ma rangé de neuf tapas à l'allemande, j'atteins le summum de la satisfaction. A part la mini « currywurst » que je ne peux pas me résoudre à finir, tout me plaît. Derrière nous, deux hommes d'un certain âge et à l'accent fortement suisse allemand jouent aux échecs. Le repas continue avec le dessert qui arrive sous forme de trois petites tapas et nous avons même le droit à un petit verre de digestif à la pomme pour faire passer ce merveilleux repas. C'est à peu près à ce moment là que je vois quelque chose bouger sous la table du fond de la pièce. Une souris!


Certes, toute petite avec de grandes oreilles rondes, une vraie souris de Disney, mais une souris dans la salle à manger du restaurant si chic, si bien noté, si bon! Mi-amusés, mi-interloqués, mon ami et moi suivons les déplacements très rapides de la souris le long des murs du restaurant. Alors que le serveur vient nous déposer l'addition, il sourit et nous demande si nous regardons la souris. Oui, dit-il, elle vient de la poutre là-bas dans le coin. Puis, retourne à son travail comme si de rien était. Apparemment avoir des minis-visiteurs dans un restaurant servant des minis plats allemands, ce n’est pas considérés ici, comme un mini-accros au code d'hygiène de la restauration. Et si le reste de la famille de ce mini visiteur avait fait des rondes dans la cuisine pendant l'élaboration de mes petites tapas?!? Il ne reste qu'à espérer que la cuisine est équipée de quelques chats empêchant aux souris de danser parmi les casseroles.

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Bucarest: 10-17 novembre 2015



Toujours pousser par la même impulsion : la curiosité, me voici donc à l’aéroport!


Je me languissais de sentir une nouvelle fois le crépitement au fond de mon ventre quand l’avion décollerait. D’entendre les voix des hôtesses réciter leurs consignes de sécurité dans une langue qui me serait totalement inconnue, même si, cette fois, sa mélodie latine me rappelle un mélange de français et d’italien. Et finalement, de partir de l’aéroport de Otopeni sans avoir la moindre idée à quoi pourrait ressembler cette ville de Bucarest.


La période est particulièrement tendue au vue de l’incendie qui a ravagé un club, il y a à peine deux semaines, et de la démission du premier ministre qui a suivi. Choqué par ce qui est arrivé, le peuple est descendu dans la rue pour que des accidents pareils ne se reproduisent plus. Alors que certains voient l’espoir d’un changement, d’autres ont l’impression d’avoir le choix entre une rangée d’élus corrompus. Quoiqu’il en soit beaucoup d’hommes de pouvoir sont arrêtés et les bars ferment les uns après les autres.

Je choisis de commencer par me perdre dans la partie nord de la ville. Sans plan, sans but, juste pour me fondre dans le paysage, observer les gens dans la rue, regarder Bucarest vivre et respirer, afin de me laisser aller à son rythme.


Frappée par le nombre de bâtiments aux airs parisiens, j’apprends que la Roumanie entretient une relation particulière avec la France et que l’on appelait Bucarest même le “Petit Paris” entre les deux guerres.



Un des créateurs de French Revolution, un magasin d’éclairs réputés les meilleurs en ville, me raconte que cette influence se retrouve notamment dans le goût prononcé des Roumains pour les pâtisseries françaises, le café sous toutes ses formes et le bon vin. Le pays compte d’ailleurs parmi les 15 plus grands producteurs de vin au monde.



Contrastant avec cette architecture très “vieille France”, je pose mes yeux sur des blocs communistes totalement identiques, témoins d’un pan plus récent de leur Histoire: le régime dictatorial de Ceaușescu de 1945 à 1989.


Une période qui fait passer une ombre sur le visage de chaque interlocuteur qui m’en parle.


Les anciens se rappellent des rayons remplis uniquement de 2-3 produits: des chips de crevette asiatiques, de biscuits et du vin mousseux roumain. Ou des queues interminables à espérer des rationnements qui n’arriveraient jamais. Deux heures de télévision par jour avec un seul canal faisant l'apologie du communisme. Des plans de restructuration mégalomane du centre ville de Bucarest. Un palais du parlement devenu le deuxième plus grand bâtiment administratif du monde après le Pentagone et qui représente en même temps tant de sacrifices auxquels la population a été forcée. Les plus jeunes y voient plutôt les vestiges d’une période sombre qu’ils n’ont pas connu ou si peu, mais qui a cependant laissé des marques indélébiles.


Au charme français et aux immeubles marqués par le communisme, s’ajoute un brin de désinvolture peut-être venant de la culture latine ou alors de l’influence byzantine au 13ème siècle. On perçoit de l’effronterie créative dans la façon avec laquelle les voitures se créent des places de parking un peu partout ou encore par une définition très extensible du concept de ponctualité.


Tant d’éléments qui me ramènent à mes souvenirs de Buenos Aires ainsi qu’à ces paroles du tango écrit par Alfredo Le Pera et qui ne cesse de me hanter.


Volver… / Revenir

Con la frente marchita / Avec le front marqué La nieve del tiempo / La neige du temps Platearon mi sien. / Plaquée sur mes tempes.

Revenir… Peut-être un jour d’été quand les terrasses permettront de s'asseoir à l’extérieur sans avoir à respirer la fumée permanente des cigarettes qui se consumment les unes après les autres à un rythme effréné sur les lèvres des clients.

Sentir… / Sentir…

Que es un soplo la vida / que la vie n'est qu'un souffle, Que veinte años no es nada / Que vingt ans ne sont rien, Que febril la mirada / Que mon regard fébrile, Errante entre la sombra / Errant dans l'ombre, Te busca y te nombra. / Te cherche et dit ton nom.

Vendredi, alors que je sirotais nonchalamment mes cocktails en faisant la tournée des bars, les souffles d’une centaine d’existences se sont éteintes à Paris au même moment. Combien de regards fébriles ont cherché leurs proches en hurlant leurs noms? Je l’ignore, mais je sais que face à cette violence redondante, ce n’est pas vers la peur et la haine que je veux me tourner, mais bien vers l’urgence de vivre le moment présent.


La réalité de l’insécurité gagne sournoisement une Europe qui en avait oublié jusqu’à son goût. Rien n’est acquis, éternel ou allant de soit, tout change, se fait et se défait.


Si quelque chose vous tient particulièrement à coeur, faites le maintenant. Car nous sommes aujourd'hui, bien plus qu’hier face à des lendemains incertains. Et qui sait quand vous en aurez une nouvelle fois l’occasion…


Vivir… / Vivre…

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